Année 2019

L’année 2019 a été pour l’association une année de confirmation à plus d’un titre, je vais y revenir, mais aussi de préparation prospective.

Commençons par cela. Nous avons organisé en juin dernier à Rennes un séminaire sur le domicile, en prévision du colloque que nous organiserons cette année en novembre sur ce même thème.

Pourquoi ce thème ? Parce que cela nous a été régulièrement proposé par les participants dans le questionnaire que nous distribuons lors de nos séminaires et colloques à la question : que souhaiteriez-vous voir aborder comme sujets pour nos prochains colloques ?

Il est vrai qu’une majorité des membres du CA, mais aussi des membres tout court de l’association, travaillent plutôt dans des établissements d’hébergement ou des hôpitaux. Cela orientait sans aucun doute notre réflexion, même si régulièrement nous évoquions aussi les problématiques du domicile dans de nombreux sujets transversaux. Mais il était certainement temps que nous nous arrêtions autrement sur la question du domicile, en faisant de ce thème le centre même de notre réflexion.

Mais si nous avions bien sûr, collectivement, des données sur les réalités du domicile, que ce soit pour les personnes âgées elles-mêmes ou pour les personnels qui interviennent auprès d’elles à leurs domiciles, nous ne nous sentions pas de nous lancer directement, sans fouiller plus ce sujet complexe, dans un colloque de deux jours, sans le préparer vraiment. Et plutôt que de nous projeter directement dans un groupe de travail et dans la lecture d’ouvrages sur ce thème, nous avons décidé de réaliser ce séminaire afin de nous faire une meilleure idée des problématiques actuelles et des enjeux. Nous l’avons organisé en invitant deux grands témoins, mais aussi et surtout en donnant la parole aux professionnels de terrain via des ateliers et en recueillant cette parole via des secrétaires de session.

La parole s’est rapidement libérée et cela a été passionnant et nous a effectivement enseigné.

Ce qui nous est apparu prédominant dans ces échanges, c’est la question des aides à domicile, toujours en première ligne, souvent ingénieuses et impliquées dans le bien-être des personnes âgées, chevilles ouvrières du soutien à domicile. Mais travaillant seules le plus souvent, peu soutenues, peu rémunérées et globalement peu valorisées malgré, pour la majorité d’entre elles, leur abnégation. Des actions institutionnelles locales intéressantes pour pallier à cette solitude dans le travail ont aussi été évoquées, montrant que des solutions sont possibles pour peu qu’on s’en donne les moyens. Il nous est en tout cas rapidement paru évident qu’il fallait mettre leur métier, les réflexions qu’il impose aujourd’hui comme hier, mais aujourd’hui plus encore, les enjeux à venir, au cœur de notre colloque de cette année. Car sans elles, difficile de répondre au souhait d’une grande majorité des personnes âgées de rester chez elles le plus longtemps possible. Les contours du colloque de novembre se dessinent en ce sens, il est en construction active depuis plusieurs mois.

Et des confirmations, donc.

Tout d’abord celle de la bonne dynamique de l’antenne de la côte d’émeraude qui a pris le temps de bien travailler leur thème de la transmission, comme d’habitude avec beaucoup de plaisir à se retrouver ensemble et cela finit évidemment par se ressentir. Et cela s’est ressenti lors du très beau colloque de deux jours qui a clôturé ce travail. Un colloque riche de contenu comme de diversité, comme d’habitude dans une ambiance chaleureuse et avec la découverte de belles personnes parmi les intervenants que nous ne connaissions pas. Et une organisation bien sûr parfaite. Un grand bravo donc à l’antenne.

Il est de ce fait fort dommage que nous n’ayons pas eu plus de participants, la salle le permettait.

Vraiment dommage que plus de gens n’aient pas pu en profiter. Il n’est pas facile de savoir exactement ce qui a présidé à ce nombre de participants, certes honorable, mais moindre que nous l’espérions. Cela est sans doute plurifactoriel et intriqué. On peut penser que c’était une thématique moins destinée à un public soignant comme d’habitude et le fait que nous ayons plus ouvert le colloque à un public plus large n’a pas joué autant que nous le souhaitions. On peut supposer que le lieu du colloque, un peu excentré, a pu freiner certains. Et là encore c’est dommage, car le lieu est très agréable et pratique. On peut aussi inférer plus largement que les finances des hôpitaux, mais aussi d’autres structures, sont plus que jamais resserrées et que certains n’ont pas pu avoir les financements attendus.

Confirmation de la bonne santé des antennes : Celle de Nantes et Pays de Loire travaille sur le thème « Les déracinés » (que ce soit la question des migrants, mais aussi des personnes qui décident de vivre leur retraite loin du lieu de leur vie active, ou encore de personnes vieillissantes qui décident de se rapprocher de leurs enfants, laissant leurs repères et leur réseau amical), avec un séminaire sur ce thème le 24 septembre 2020. L’antenne du Bout du monde (Nord-Finistère) qui travaille sur « le thérapeutique » et pense en faire un séminaire fin d’année prochaine. L’antenne Côtes d’Emeraude qui, à peine remise du colloque de novembre, attaque un nouveau thème, « L’âgisme ». L’antenne Part’âge NordMans qui a débuté une réflexion disruptive (comme on dit aujourd’hui) sur « Le positif en EHPAD ».

L’antenne La Caennaise qui reprend un thème déjà un peu traité à l’association (« Je vieillis, et ma folie ? », colloque de 2016) en se posant la question : « quel accompagnement des personnes vieillissantes handicapées ou avec troubles psychiatriques ? ». Bref, tout le monde est au travail, et cela promet !

Confirmation que le modèle Président – vice-Présidente est un bon modèle. Avoir une vice-Présidente active, disponible, rennaise, est un vrai atout pour l’association. J’en profite pour remercier ici l’ensemble des membres du CA pour leur participation, plus ou moins active selon les disponibilités de chacun, mais c’est bien normal.

Mais le fait d’avoir mis en place l’année dernière la possibilité de participer aux réunions du CA par audioconférence a plutôt bien fonctionné et permet aux membres les plus lointains de garder le contact avec l’association et de participer aux décisions.

Confirmation, enfin, de l’intérêt de notre nouvelle collection « Vieillissement, sciences humaines et santé publique » qui, après un premier opus sur le neuropsychologue en consultation mémoire, sous la direction de Gaëlle Silvestre, vient d’en voir paraitre un second, « Les vieux et nous – Les notes d’une psychologue clinicienne en gériatrie », par Ina moldoveanu et avec des dessins plein d’humour de Gégé qui nous avait déjà accompagné pour les 30 ans de l’association. Un troisième ouvrage est dans les tuyaux, je vous en parlerai sûrement lors de l’AG de l’année prochaine si je suis toujours président.

Confirmation, donc, de la bonne dynamique de l’association avec de belles réalisations et de beaux projets en perspective. Un grand merci à tous les acteurs, membres de l’association, qui la font vivre !